Et si j'avais les mots qu'il faut pour accrocher les images...
Y'a toujours des couverts à mettre, toujours un déguisement à chercher pour quelqu'un d'autre parce que sinon ILS entrent dans ma chambre et fouillent, toujours redescendre pour mettre une paire de chaussettes dans un tiroir, toujours un dîner à prendre. Et toujours quelqu'un qui monte quand j'écris ici, je ne suis jamais jamais tranquille. Et j'en ai marre.
Et puis ces gens que je suis obligée d'embrasser quand je reviens du lycée, quand je monte me coucher, ces gens à qui je dois obéir, à qui je dois répondre que "j'arriiiive" quand ILS hurlent "à taaaaable !", à qui je dois donner mes résultats scolaires chaque soir, ...
Je n'en peux plus.
ILS me dégoûtent, me répulsent, me répugnent...
Cela devient physique.
C'est à ne plus supporter LEUR odeur, et LEURS yeux, LEURS cheveux, LEUR peau, LEURS manières dégoûtantes.
Pour écrire ici je suis obligée d'être dans LEUR chambre où toutes les particules, tous les miasmes, tout ce qui sort d'EUX se trouve...
J'ai envie de vomir. Envie de m'enfoncer les doigts au fond de la bouche et de cracher tout ça.
De ne plus jamais LES voir.
D'aller habiter chez quelqu'un d'autre. De trouver d'autres parents.
De toutes façons je sens que ça va finir mal.
J'ai très peur que le rendez-vous de mardi finisse très mal.
Finisse très mal pour la relation EUX/moi.
Car si je dis ce que j'ai sur le coeur, si je fais ce dont j'ai envie de faire.
Si j'ose...
ILS seront blessés, ILS vont pleurer, ILS vont me traiter d'égoïste et aussi me prendre pour une folle, une tarée, une naïve sous influence, une attardée, il y aura tous ces mots dans LEURS têtes, tous ces mots avec lesquels ILS essaieront de SE convaincre que ce sont EUX qui ont raison.
ILS me répugnent.
LEURS visages m'apparaissent en cauchemars, comme deux têtes de monstres.
ILS sont monstrueux. Répugnants.
Ce sont deux orgres. Deux dragons. Deux monstres dégoulinants de haine et de crasse.
Je LES déteste.
Je ne LES aime pas.
Je n'ai pas besoin d'EUX. Ni de LUI ni d'ELLE.
J'ai des parents de substitution. Ce ne sont pas mes parents.
Des parents n'ont pas le droit d'être si cruels.
Commentaires :
Quoi que tu oses faire, tu seras toujours entourée par ceux qui t'aiment et t'apprécient telle que tu es, toi. Mais fais tout de même bien attention à toi jolie Raf, préserve-toi, tu es précieuse alors ne fais rien qui puisse se retourner contre toi. Parles-en d'abord à ceux en qui tu as confiance (à commencer par tes "parents de substitution" : ils sont concernés s'ils te recueillent ;) non ?), ne reste pas seule surtout.
Sinon je suis d'accord concernant le rôle des parents : ils doivent protéger réellement leur enfant, et non pas une image de celui-ci, celle idéale qu'ils ont en eux et qui ne correspond que rarement avec la réalité... Cela explique peut-être leur cruauté, car vouloir imposer de force un point de vue, une façon d'être, de vivre, est tout sauf de la compréhension et de la tendresse aimante... Ce qui est dommage te concernant, car à te lire ici on voit combien c'est ce dont tu as besoin pour vivre.
Je souhaite néanmoins que la douleur te soit épargnée jolie Raf, tu en as déjà suffisament connue, alors prends soin de toi, protège-toi.
Courage à toi en tout cas
Le voyageur veille sur toi de loin, toujours, tu sais bien :)
ninoutita
Dis toi qu'Elle te soutient, par la pensée.
Dis toi que meme moi je te soutiens.
Dis leur ce que tu penses, une fois pour toute, qu'ils réalisent. Parce quand meme ne plus supporter ses parents c'est affreux.
Je t'embrasse ma rafi.